Je suis seule, et je ne sais pas pourquoi.
Tout à l’heure, dans la cour, il y avait des rires. Maintenant, tout est vide. Juste le vent qui souffle un peu trop fort. Où sont les autres ? Pourquoi ils ne m’ont pas appelé ? Je pensais qu’ils jouaient encore. J’étais concentré sur mon tas de feuilles. J’aime bien quand elles font du bruit sous mes doigts. Mais là, tout est calme. Et moi, je suis seule.
Je marche vers la porte de l’école. Fermée. Je frappe doucement, l’espoir au bout des doigts. Rien. Alors, je frappe plus fort. Toujours rien. Mes yeux me piquent, et mon cœur bat vite. Pourquoi ils m’ont laissée là ? Et si personne ne me cherchait ?
Enfin, la porte s’ouvre. C’est toi, maîtresse. Ton visage est dur, sévère. Tu me grondes, et je ne comprends pas. Je voudrais te parler, t’expliquer, mais les mots restent bloqués dans ma gorge. Trop gros, trop lourds. Tu dis que je suis distraite, un mot que je ne comprends pas. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Je n’ai pas fait exprès, pourtant. Je voulais juste jouer, juste qu’on me dise que c’était fini.
Tu prends ma main, sans douceur. Elle est froide. Et moi, j’ai chaud aux yeux. J’ai envie de pleurer, mais je n’ose pas. J’aimerais te dire que j’ai eu peur, que je me suis sentie si seule. Que ce silence m’a fait mal, que l’attente m’a brûlée. Mais j’ai trop peur que tu me grondes encore plus. Alors, je me tais.
Je ne voulais pas être seule. Je voulais juste qu’on me retrouve, qu’on me prenne dans les bras. Qu’on me rassure, qu’on me dise que tout allait bien.